Le coup d’envoi du parcours de 370 milles nautiques de la Solo Guy Cotten a été donné ce mercredi 13 mars à 13h dans la Baie de Concarneau sous un beau soleil et dans un vent de 12-15 nœuds. Alexis Loison (Groupe Réel) a contourné la bouée de dégagement en tête devant Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) et Jules Delpech (ORCOM). La flotte encore très compacte se dirige désormais en direction du Raz de Sein qu’ils devraient atteindre en fin de journée. Les conditions seront toniques et ventée sur l’intégralité de ce parcours entre la Bretagne et l’île d’Yeu dont l’arrivée est prévue au petit matin, vendredi.
Retrouver le rythme au large en solitaireCe grand parcours de 48 heures au
large semble être la réelle rentrée des classes pour les 35 figaristes engagés
sur cette édition 2024. Après deux jours de régate à la journée, l’exercice
sera en effet bien différent sur les 370 milles nautiques au départ et à l’arrivée
de Concarneau. Actuellement 26e du classement général, le bizuth Jacques
Delcroix (ACTUAL) qui est issu de la classe Mini6.50 explique : « la
moindre erreur, et en tant que bizuth on en fait, se paye cash sur les parcours
inshore car il y a peu d’opportunités pour revenir sur la tête de flotte. Au
large en revanche, les manœuvres coûtent moins cher et il faut être capable de
gérer le bonhomme en plus du bateau. » Une réflexion que partage
Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) : « c’est plus facile de
trouver du vent frais et de faire sa propre stratégie. Nous allons avoir de
grands bords de vitesse dans du vent fort et la bonne gestion des phases de
sommeil sera très importante sur ce parcours. Il faut être capable de mettre de
l’énergie dès le début, mais aussi et surtout d’en conserver pour la fin car ce
sera très venté sur la fin du parcours. C’est là que réside toute la subtilité
de la navigation en Figaro Beneteau en solitaire. »
Un schéma météo clair, mais pas simple !
Tom Goron (Navaleo), plus jeune skipper engagé sur cette
Solo Guy Cotten qui fêtera ses 18 ans en mai prochain, nous livre son analyse de
la météo : « Le départ se fera dans un petit vent de 15 nœuds qui
va se renforcer dans la soirée. Nous passerons le Raz de Sein en fin de journée
avec le courant favorable mais ce sera quand même assez inconfortable dans 20 nœuds
de vent. Nous enroulerons ensuite les Pierres-Vertes pour passer la chaussée de
Sein cette nuit. Avec la renverse de courant, ça va bien taper sur les bateaux.
Nous aurons ensuite un long bord de vitesse qui alternera entre près et vent de
travers sur lequel il y aura de nombreuses manœuvres à prévoir. Une fois l’île
d’Yeu passée, nous remonterons au reaching dans un vent qui continuera à forcir
autour de 25-27 nœuds. Ça promet du temps à la barre ! »
La progression des 35 skippers est à suivre sur la cartographie
Ils ont dit :
Jules Delpech (ORCOM) : « je suis content de mon classement provisoire en 5e place sur les inshores mais c’est très serré en points. Cette course de coefficient 5 peut totalement redistribuer les cartes. C’est un exercice qui me plait davantage que les petits parcours. On va quand même se faire secouer sur cette course. J’ai moins d’appréhension que les années précédentes car c’est tout de même un exercice auquel on est habitué maintenant. Mais il va il y avoir beaucoup de pièges avec le courant, les timings de marée, notamment au début de la course dans la chaussée de Sein. On a toujours l’impression que ce sont des bords tout droit mais il se passe toujours des choses sur le plan d’eau ! »
Thomas De Dinechin (OC15) : « Je viens du
circuit Mini 6.50 et j’étais assez stressé car c’était mes toutes premières
navigations en Figaro. Je pense que je serai plus à l’aise au large ! La
course ne me parait pas trop compliquée en termes de manœuvres, mais cela va
faire deux ans que je n’ai pas fait de nuit en solitaire donc il va tout de même
falloir se remettre en route. L’idée est de ressortir avec des axes de travail,
sans stress et sans pression.
Romain Bouillard (Décrochons la Lune) : « Je
suis très content de mes deux journées d’inshore avec une place de 11e
au général provisoire. C’est super. J’ai une petite revanche par rapport à l’année
dernière car sur l’édition 2023 de la Solo Guy Cotten, je me suis fracturé 5 côtes
… ce qui m’a empêché de participer à la Solitaire du Figaro. Mon objectif est
donc me concentrer sur moi-même, de bien faire le parcours et si j’applique ce
que je sais faire, il y a toujours moyen de prendre du plaisir. Ça va être une
course difficile mais très enrichissante bien sûr. »
Mael Garnier (Selencia – CERFRANCE) : « je suis
content d’y aller ! Il faut que je me fasse davantage confiance sur les
procédures de départ car c’est ce qui m’a couté cher hier. Ça va être une
course de vitesse avec de grosses conditions. Ce sera court mais intense. J’aime
bien quand c’est engagé, et j’ai même embarqué ma petite mascotte, un sanglier,
pour les bords de bourrin qu’on s’apprête à faire. Y’a plus qu’à ! »
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